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Infirmières | Ça fait des années qu’on crie à l’aide

Je suis infirmière depuis 15 ans. J’étais infirmière sans frontière en Afrique, aux urgences, dans l’équipe de vol, ce qui veut dire que je couvrais différents départements selon les besoins, j’étais infirmière spécialisée en assurance santé voyage dans le secteur privé, dans l’Info-sante et enfin, en l’agence, où j’ai exercé en tant qu’infirmière en chef et responsable de la santé.

Publié le 25 juillet 2021 à 23h00

Les mêmes choses se produisent depuis 15 ans : les conditions pour les infirmières sont intimidantes. Les heures supplémentaires obligatoires (TSO) sont utilisées par les gestionnaires de toutes les manières. Les infirmières sont sous-payées. Quinze. Et qu’a fait le gouvernement depuis lors pour améliorer nos conditions ? Rien. Aujourd’hui encore, on crache sur les agences de placement comme si c’était un problème.

Non, les agences ne sont pas à blâmer. Le gouvernement lui-même est responsable de son inaction depuis trop d’années. Les agences sont le résultat d’un système malade. Les infirmières sont là parce qu’elles préfèrent que leurs familles choisissent.

Au nom de qui ou de quelles organisations devons-nous sacrifier nos vies personnelles pour garder à portée de main le système qui s’est effondré depuis le passage de Pauline Marois aux soins ambulatoires dans les années 1990 ? Quel autre expert accepterait ce qui nous est imposé, infirmières ? Quel ingénieur ou travailleur social accepterait de travailler quelques heures en ligne 16 heures en ligne ? Qui? Quel journaliste accepterait ces conditions ?

À tous ceux qui crachent sur les agences, vous crachez au nez des infirmières qui ont choisi un mode de vie qui allie famille et travail. À tous les patients qui pensent que les infirmières de l’agence sont des paresseux chers, non, nous ne sommes pas des paresseux. Nous travaillons dur comme tout le monde, mais 8 heures par jour au lieu de 16. Oui, nous gagnons plus d’argent, mais nous n’avons pas de fonds de pension. Par exemple, un patient m’a dit à plusieurs reprises qu’il n’avait pas eu de toilettes au lit depuis plusieurs jours à cause des agences. Eh bien, moi, l’agence, qui est une infirmière, pas un service auxiliaire, je lave ça. Et je prends du temps pour beaucoup plus, comme couper des ongles terriblement longs, pour lesquels personne ne veut prendre de temps. Et je ne fais pas de pause. Jamais. Pendant ce temps, les médias et le gouvernement ont réussi à accuser les agences de détruire le réseau public.

La réalité est très simple : si vous détruisez des agences, ces infirmières quitteront la profession et poursuivront autre chose. Vous perdrez alors le soutien de milliers d’infirmières qualifiées.

La responsabilité incombe entièrement au gouvernement. Abolir les personnes handicapées comme le font l’Institut de Cardiologie de Montréal et d’autres hôpitaux anglophones, et des places pour les soignants à temps plein seront comblées au cours des prochains mois. Traiter temporairement avec les agences pour combler les lacunes dans les horaires. Donnez des rendez-vous respectables aux infirmières en public et elles retourneront dans le système.

Nous demandons de l’aide depuis des années. Alors aidez-nous et, surtout, arrêtez de blâmer les agences. Jetez-le au vrai coupable : le gouvernement.