Le président Cyril Ramaphosa a invité les pays qui ont imposé des restrictions de voyage aux Sud-Africains, après la détection d’une nouvelle variante du coronavirus, à leur « levée immédiate et urgente » dimanche soir 28 novembre, les estimant n’avoir aucune « justification scientifique ». .
Ces restrictions sont « inefficaces » et n’ont « aucune justification scientifique ». Ces fermetures de frontières représentent une forme de « discrimination contre notre pays », dénonce le président sud-africain. Cyril Ramaphosa est en colère et le fait savoir à chacun des pays qui se rapprochent de l’Afrique du Sud. Il n’a pas hésité à les nommer un à un pour mieux les comparer à leurs responsabilités : « Nous sommes profondément déçus. Nous appelons tous les pays qui limitent les déplacements à revenir d’urgence sur leurs décisions avant que ces mesures ne causent davantage de dommages à nos économies et aux revenus de nos populations. «
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Cyril Ramaphosa demande aux Sud-Africains de ne pas paniquer, rapporte notre correspondant à Johannesburg, Romain Chanson. « Nous devons vivre avec cette pandémie », prévient-il. Le chef de l’Etat rappelle que la solution est la vaccination, tout en grattant les pays développés dans la foulée. « Au lieu d’interdire les déplacements, les pays riches devraient plutôt, sans tarder, soutenir les efforts des pays en développement pour accéder et produire des doses suffisantes de vaccins au profit de leurs populations. «
Evoquant l’augmentation régulière du nombre de nouveaux cas confirmés ces derniers jours, notamment dans la région de Johannesburg et Pretoria, il a confirmé que le pays se dirigeait vers une quatrième vague « dans les semaines à venir, sinon plus tôt ». Mais loin d’être inéluctable, « nous avons un outil puissant, ça s’appelle la vaccination », a rappelé avec force le président. Il a appelé « tous ceux qui n’ont pas encore été vaccinés à le faire sans tarder » et à motiver leur entourage à faire de même. « Trop de gens expriment encore des doutes. »
Au lieu d’interdire les voyages, les pays riches du monde doivent soutenir les efforts des économies en développement pour accéder et produire sans délai suffisamment de doses de vaccin pour leur population. https : //t.co/EpfT062cmt
Il ne s’agit pas seulement de se protéger mais aussi de « réduire la pression sur les systèmes et les personnels de santé », a-t-il ajouté, précisant qu’une équipe dédiée au gouvernement repose sur le postulat d’instaurer « la vaccination obligatoire pour certaines activités et dans certains lieux ». « Ce serait une mesure difficile et complexe » mais si nous n’agissons pas « sérieusement et avec une certaine urgence », les Sud-Africains resteront « vulnérables à de nouvelles variantes », a-t-il prévenu.
L’OMS s’est jointe à l’appel du président sud-africain pour que les frontières restent ouvertes. « L’Organisation mondiale de la santé se tient aux côtés des pays africains et appelle à ce que les frontières restent ouvertes », a déclaré l’organisation dans un communiqué, appelant les pays à « adopter une approche scientifique » basée sur « l’évaluation des risques ». Plusieurs pays voisins, également touchés, ont dénoncé ces mesures dans la journée, allant même jusqu’à les considérer comme « afrophobes » par le président du Malawi.
Ces virus n’ont pas de frontières, ils ne connaissent pas nos frontières donc ils continueront à circuler. Nous avons vraiment besoin d’une mesure concertée, entre scientifiques, pouvoirs publics, institutions, décideurs…
Dr Thierno Baldé, chef des opérations de riposte au COVID-19 pour le bureau de l’OMS pour l’Afrique
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